Le Salon du végétal a retrouvé un élan !

Un professionnel de la filière qui se serait absenté une bonne dizaine d’années de l’Hexagone sans se tenir au courant de la situation et de la vie du Salon du végétal aurait pu ne rien y voir. Se promener dans les allées du Grand Palais, principal hall du parc des expositions d’Angers (49), en ayant le sentiment que l’ambiance et l’agitation étaient toujours les mêmes. Il se serait dit que la manifestation avait un peu perdu en surface, mais, quant à l’affluence et au dynamisme, le principal rendez-vous de la filière a rajeuni de dix ans !

Ce n’était pourtant pas gagné : la plupart des participants soulignaient à quel point ils étaient inquiets avant de se rendre sur place. S’il n’est pas facile de bouger une manifestation d’une ville à l’autre et d’une date à une autre, la rapatrier dans sa ville d’origine ne semblait pas forcément évident. Et pourtant, dès le premier jour, le mardi 13 septembre, les ingrédients mis en œuvre se sont liés et la sauce a parfaitement pris. Les échanges ont été bons, et chacun a terminé cette rencontre professionnelle le sourire aux lèvres. De nombreuses entreprises ayant par le passé été présentes n’avaient pas assez cru à la renaissance de l’événement et n’avaient donc pas franchi le pas de réserver un stand, mais pourraient bien se rattraper en 2024, date du prochain rendez-vous*.

Un travail remarquable de dynamisation

Il faut ici souligner le travail remarquable des organisateurs, Destination Angers en tête, le Bureau horticole régional, avec l’appui de Verdir (ex-FNPHP), de Valhor et de la Ville d’Angers, parmi d’autres, pour arriver à obtenir, le 15 septembre au soir, l’assentiment de la plupart des participants. Ainsi le Cœur végétal, espace scénographié entièrement réussi servant de carrefour au cœur du Grand Palais, a très bien joué son rôle et fait oublier la perte de vitesse du jardin Pixel, l’espace de démon­­stration relégué au fond du hall Novaxia. Les espaces dédiés étaient en nombre, consacrés à l’emploi, aux grossistes en fleurs coupées, au label Fleurs de France… Mais surtout, les espaces pro, et en particulier la Serre­, un véritable abri de culture où organiser­ des tables rondes, ont induit du dynamisme dans toutes les zones du Salon. Les nombreuses con­férences ont également connu une bonne affluence.

On pourra aussi évoquer le Focus Retail, enquête sur le consommateur, abordée dans une prochaine édition du Lien horticole, ou la visite d’une délégation d’acheteurs étrangers. Enfin, autre vraie nouveauté du Salon, l’ouverture au grand public avait été décidée afin de mieux capter les attentes des Français. Opé­ration menée à bien le jeudi 15 septembre de 16 à 20 heures lors de « l’Afterwork végétal », avec des ate­liers menés par des élèves de BTS 2 du lycée horticole Angers-Le Fresne. Ces derniers ont mis des plantes en situation puis testé la connaissance des différents labels, en partenariat avec les Ets Barrault horticulture et Cerdys. Si les concepts Zone Mixte et Afterwork, très novateurs, n’ont pas toujours été compris par tous, ils ont en revanche été appréciés par d’autres, qui ont pu faire connaître leurs produits. La lisibilité de la limite entre zone mixte, à laquelle le grand public avait accès, et zone pro, réservée aux acteurs de la filière, mériterait d’être plus lisible.

Une manifestation relancée

Incontestablement, les exposants qui ont osé et qui ont fait confiance aux organisateurs ont donc eu raison. Ils ont pu participer à la relance de la dynamique du Salon du végé­tal que tout un chacun ne pouvait qu’espérer et saluer. Après un printemps chaotique, il faut remarquer combien se retrouver à Angers, dans une ambiance que l’on croyait appartenir définitivement au passé, a fait un bien fou à la filière !

Sans lire dans une boule de cristal, on peut sans trop de risque avancer que le Salon du végétal a retrouvé un nouvel élan ! Et, ce n’est pas anec­dotique, au moment où tous les professionnels s’accordent à penser que les mois à venir ne vont pas être simples­. Entre la flambée des prix de l’éner­gie et les incertitudes quant à la consommation, les mises en cul­ture seront assurément encore plus délicates que d’ordinaire. Affron­ter ce travail dans de bonnes dispositions est forcément plus aisé !

Odile Maillard
et Pascal Fayolle

En 2023, les organisateurs du Salon du végétal donnent rendez-vous aux professionnels le 14 septembre pour Vegetal Connect, rendez-vous d’une journée lancé l’an passé et qui avait connu un vrai succès eu égard au contexte (tinyurl.com/bp78rjzc). Retour à Angers en physique en 2024…